Bonjour à toutes et à tous ,
Aujourd'hui, je décide de partager ma situation car je ressens le besoin d'en parler afin peut-être de me libérer et d'accepter davantage ce que nous traversons avec mon compagnon.
Je vais avoir 30 ans. Cela va faire 10 ans que nous sommes ensemble avec Vincent. Après avoir beaucoup voyagé et profité, je me sens enfin prête à devenir maman. Vincent à 34 ans aujourd'hui. Cela faisait déjà plusieurs années (près de 5-6 ans) qu'il souhaitait que nous devenions parents. Depuis debut 2018, j'ai ainsi arrêté la pilule.
Fin 2018, nous apprenons que j'ai une tumeur bénigne au foie. Les scanners et IRM nous freinent dans notre projet. Puis le gastroantérologue m'annonce par la suite que je peux reprendre la conception et que mon prochain contrôle ne sera que dans 1 an.
Ce n'est qu'en décembre 2019 que nous avons eu la joie d'apprendre que j'étais enceinte. Le contrôle de mon foie sera repoussé pour une bonne cause.
Pour cette 1ere grossesse tant attendue, j'étais vraiment la plus heureuse. Très rapidement j'ai vu mon gyneco qui a bien confirmé la grossesse par mon taux d'HCG mais qui me disait quand même qu'il fallait que je fasse attention car ma glycémie à jeun était élevée.
Tout de suite, j'ai commencé à parler à mon bébé, je me projettais déjà vraiment. Nous l'avons annoncé à nos familles par de petites attentions toutes particulières, et à la majorité de nos amis les plus proches. Cela faisait plus d'un mois que j'étais enceinte.
Puis fin janvier 2020, rdv chez mon gynéco pour la datation avec l'espoir d'entendre déjà le coeur du bébé. Vincent a pris son telephone pour filmer la consultation et que nous n'en perdions pas une miette. C'est alors que mon gyneco m'annonce que le bébé ne s'est pas développé. Je fais un oeuf clair. "Vous pouvez arrêter de filmer monsieur ..." .
J'ai tout de suite fondu en larmes;avant cette annonce, je voyais deja le visage de mon gynéco qui ne présageait rien de bon. Je commençais deja à comprendre qu'il y avait un problème. Je me suis directement tournée vers mon chéri. Mes premiers mots ont été "je suis desolee, excuse moi".
Mes émotions ont tellement été fortes que mon gynéco me propose de subir un curetage au plus vite. Afin de ne pas vivre la perte de la grossesse chez moi aux toilettes, et que l'On soit bien sûr que "tout est parti".
A ce moment la, je ne veux voir et parler à personne. C'est Vincent qui s'est occupé de l'annoncer à notre entourage et recevoir les messages de soutien de nos proches. Je ne pouvais rien voir. Seulement mes parents.
3 jours après, je me faisais hospitalisée pour l'opération sous anesthésie générale par mon gynéco. A savoir que début novembre 2019, il m'avait déjà retiré une tumeur bénigne au sein (nous freinant encore...) et que j'avais dû faire beaucoup d'allers retours au CHU de Nice car j'ai un problème de coagulation du sang qui fait que je suis sujette aux hémorragies. Donc suivie de très près...une source de stress en plus...
Je suis sortie de la clinique le lendemain. Je ne voulais toujours voir personne. Cela a duré 1 semaine et demi. Puis j'ai commencé a relativiser un peu en me disant "dis toi au moins que ça fonctionne." Et j'ai souhaité recommencer à travailler tout de suite pour occuper mes journées et me changer les idées.
Peu apres le curetage, j'avais repris rdv avec une.psychologue que j'avais deja vue mais je me montrais forte et positive...
J'ai perdu du sang pendant près d'un mois suite à l'opération. Puis le retour de couche est revenu en mars.
Nous étions en train de déménager dans un 3 pièces ... et deux semaines après, le confinement a suivi. J'étais en télétravail mais cela m'a permi de me poser un peu plus dans ma vie qui va toujours à 3000 à l'heure. Nous n'en avions jamais reparlé avec Vincent. Je gardais tout...je culpabilisais énormément...
Ce n'est peut-etre qu'en avril que nous avons évoqué le sujet... j'etais toujours en pleurs, "en deuil"...Je n'acceptais toujours pas malgré ce que je pouvais en dire...
Il etait primordial que je me sente mieux mentalement et physiquement (car je suis en surpoids) pour envisager de recommencer à essayer. Un travail à faire sur moi tous les jours depuis fin janvier.
Les semaines ont passé.
En juin, mon désir de grossesse refait surface. Je décide d'aller voir une médecin/nutritionniste. (Ce qui,à ce jour, n'a pas fonctionné contrairement à plusieurs années auparavant...). Elle me fait passer une prise de sang pour vérifier ma glycémie et ma thyroïde. Tout va bien à ce niveau-la et je n'ai pas de diabète. Me voilà soulagée !
Même si physiquement, je n'ai pas perdu le poids que je voulais, mon envie de devenir maman reprend le dessus. Et je me sens mieux et prête malgré mon surpoids. J'en reparle à Vincent.
Nous décidons de réessayer tranquillement.
Juin. Juillet. Août. Rien ne vient. Mes cylces n'étant pas réguliers, nous décidons d'utiliser des tests d'ovulation.
Le 24 septembre, mon test de grossesse se révèle positif. Seules 2 amies sont mises au courant.
Autant Vincent que moi étions dans la retenue, avec tout de même un petit sourire aux lèvres.
Le rdv avec le gynéco est prévu le 19 octobre prochain (à 8SA). "Nous ne dirons rien à personne d'autre d'ici là".
Mais mercredi soir dernier, le 30 septembre, soit une semaine après le test positif, je ressens de fortes douleurs au bas ventre et je commence à avoir des pertes marrons.
J'en informe avec inquiétude mon gynéco qui me dit de venir le voir dès que possible.
Nous sommes allés le voir vendredi après midi, malgré l'alerte rouge intempéries annoncée.
30 min après, nous étions à l'hôpital pour suspicion de grossesse extra utérine. "C'est vrai que vous les cumuler... courage ". Et je me répétais dans ma tête:"Non. Ce n'est pas possible. Pourquoi j'accumule autant?..."
Mes allers retours à l'hôpital dans le weekend (car douleurs) avec plusieurs prises de sang et échographies n'ont confirmé que dimanche la GEU.
Avec mes problèmes de sang, ils préfèrent éviter la chirurgie et m'injectent le methotrexate dimanche soir en me gardant en observation toute la nuit et la matinée de lundi.
Bien sûr, avec le covid, Vincent n'a pu assister à rien...
Lundi matin, réagissant bien au médicament, ils me laissent sortir de l'hôpital en m'informant bien des risques qu'il pouvait y avoir (ma trompe peut toujours se rompre).
Mercredi, j'ai été faire mon 1er rdv de contrôle.
L'épanchement dans l'utérus a diminué. Mais un caillot de sang vers la trompe a augmenté. "Ne vous inquiétez pas, des saignements peuvent être dus à la GEU, on va vous surveiller. Même si votre taux d'HCG arrive à zéro , nous continuerons de vous faire des échographies de contrôle. Quoiqu'il en soit, si vous ressentez de très fortes douleurs et que le paracétamol et le tramadol ne vous soulagent pas, vous revenez immédiatement. Par contre, nous vous déconseillons de réessayer avant 4 mois. Il faut bien que tout s'évacue et vous avez des risques de malformations pour votre prochaine grossesse a cause du médicament. Donc soyez bien patiente. Il faut que tout s'evacue. Bon courage".
Voila où jen suis... dimanche j'ai rdv pour mon 2eme contrôle. Depuis dimanche, nous en avons parlé tout autour de nous, même sur les réseaux sociaux. Je me rends bien compte qu'il est essentiel d'en parler et de sortir toute cette peine et tout ce stress accumulés.
Cela me fait du bien d'écrire. De parler. Cela nous apporte bcp de soutien et je réalise que les femmes, les couples, ne parlent pas assez de ce genre de problèmes.
Lorsque j'irai mieux physiquement, je vais essayer la médecine chinoise, la sophrologie ainsi que le magnétisme. Peut-être même l'hypnose pour arrêter de fumer.
Je me suis souvent répété "il y a toujours pire" mais je suis fatiguée à force...
Je sens le côté psychologique arriver...et je n'ai qu'une phrase qui se répète dans ma tête "garde espoir".
Voilà. On m'a conseillée de parler aussi sur ce genre de forum..Ce texte est bien trop long. Mais il reflète bien les lourdes épreuves que nous vivons.
Merci.